lundi 6 décembre 2010

La Princesse et la Grenouille



Pour Noël, Canalsat soigne sa grille et nous a proposé, à grand renfort de publicité, La Princesse et la Grenouille. J'avais un bon a priori sur ce film, car j'ai beaucoup apprécié de voir Disney choisir une héroïne noire. Le pari n'était pas aisé : il fallait insérer un brin de culture noire-américaine dans un conte classique pour que les petites filles puissent s'identifier à l'héroïne sans que cela soit exagéré et caricatural ni détruire le conte. Le choix de la Nouvelle Orléans des années folles pour situer l'histoire permet de gagner ce pari avec classe. Pas trop de transgression tout de même, le prince est noir aussi, Disney n'est pas moderne au point de montrer un couple mixte.

J'ai beau adorer les films Disney, je râle toujours quand je vois un de leurs longs-métrages pour la première fois car ils ne respectent pas les contes. Quand il s'agit de Cendrillon, je ne peux rien dire, tout le monde comprendra bien qu'on ne peut pas montrer les demi-sœurs se découper le pied pour rentrer dans la pantoufle. Dans le cas de la Petite Sirène, j'accepte parfaitement la création d'un happy ending à la place de la fin sadique mise en place par Andersen. Là, je n'ai rien dit non plus, car si Disney n'avait pas un peu brodé (enfin... plus qu'un peu !) le film aurait duré 20 minutes. D'après ce que j'ai lu sur Raiponce, par contre, je me prépare à péter une durite.
Bref, du conte original, il ne reste que l'idée d'un prince transformé en grenouille et qui doit rouler une pelle à une princesse. Les lecteurs de Garulfo apprécieront. Seulement, allez chercher une princesse à la Nouvelle Orléans...

Mon petit bonhomme de trois ans et demi est resté scotché à la télévision du début à la fin, il a donc bien aimé. Personnellement, j'ai aussi passé un très bon moment, il y a pas mal de petites blagues destinées aux parents. C'est une jolie histoire, avec de l'action et un brin de romantisme. Le dessin et l'ambiance jazzy sont très sympas.

La vraie surprise du film, c'est le message qui passe. Tiana, l'héroïne, n'est pas une princesse qui fait le ménage comme Blanche-Neige ou Cendrillon, elle n'est pas passive comme Aurore, ni naïve comme Jasmine et Ariel. Elle a un rêve et bosse comme une forcenée pour le réaliser (bon, OK, elle est cuisinière et serveuse, c'est un peu stéréotypé, mais bon...). Quant à Naveem, le prince, c'est un feignant qui passe son temps à faire la fête et vit aux crochets de sa famille, et il se retrouve transformé en grenouille. Moralité : si tu veux un truc, ne compte pas sur ton physique ni ta naissance, bouge-toi les fesses ! Ca fait plaisir.
Un bémol tout de même : j'ai été déçue de la voir se demander à quoi sert la réussite si on n'a pas l'amour. Ce n'est pas faux, mais dans une société où on encourage les filles à chercher avant tout un mari, ce n'était pas la peine d'insister là-dessus. Et je ne parle pas du personnage de la copine richissime et hystérique, je vais être vulgaire.


Enfin, je retiens surtout le progrès dans la vision sociale proposée par Disney, il est tellement énorme... Espérons que Raiponce ne constitue pas un retour en arrière trop violent !

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